Des AulerquesVille archéologiqueLe Vieil-EvreuxLe Grand carrefourNaissance du bourg St PierreEvreux ville forteProcureursUne bonne villeLa ville aux cent pontsPortes et toursLe château comtalLe grand bassin

Des Aulerques aux Ebroïciens

Evreux était connue dans l’Antiquité sous le nom de « Mediolanum Aulercorum », en hommage à la tribu gauloise des Aulerques Eburovices qui furent les premiers occupants du lieu… Découverte d’une cité millénaire.

Evreux, ville archéologique

De nombreuses opérations de sauvetage ont été entreprises afin de mieux connaître l’évolution de la ville, de la période antique à nos jours. On a ainsi mis à jour de nombreux vestiges gallo-romains :

Rue Buzot et à l’angle de la rue Joséphine et du boulevard Georges-Chauvin : découverte de voies romaines

Square Georges-Brassens : mise à jour du rempart construit pendant le Bas-Empire, toujours visible en contrebas de la médiathèque et dans la salle archéologique du musée.

Boulevard Adelaïde-et-Jules-Janin : découverte d’un vaste ensemble thermal.

La période médiévale a également laissé de nombreuses traces, telles un atelier de foulon du XIIIe siècle, rue Isambard ou les fondations de l’ancienne abbaye Saint-Sauveur, étudiées lors de l’installation de l’Université au quartier Tilly.

Le Vieil-Évreux, un vaste sanctuaire gallo-romain

Gisacum

Thermes
Thermes

A l’intersection de trois voies, le site du Vieil-Evreux, à 8 kilomètres d’Evreux, recouvre une centaine d’hectares. Cependant, malgré de nombreuses campagnes de fouilles depuis le XIXème siècle, il reste assez mal connu. Le bâti semble s’organiser autour d’un complexe monumental, composé d’un théâtre et de thermes toujours visibles aujourd’hui. S’y trouvaient aussi un sanctuaire – qui regroupait plusieurs temples (ou fana) – un quartier commercial et de riches habitations dotées de portiques et d’atriums.

L’agglomération était approvisionnée en eau par un aqueduc. Grâce au mobilier retrouvé lors de fouilles et conservé au musée d’Evreux, on peut déduire l’évolution du site. Initialement occupée par les Gaulois, la cité connaît son âge d’or au IIème siècle, puis s’étiole avant d’être dévastée lors des invasions du IIIème. Dès le IVème siècle, et pendant le Haut Moyen Age, seul un village semble subsister.

Le Grand carrefour

A partir du XIIIème siècle, les étaux et les échoppes d’Evreux sont transférés du quartier Saint Léger vers le quartier Saint Pierre, plus à l’ouest. Dès 1320, l’installation des halles et du marché est attestée au Grand carrefour, sur la place située à l’extrémité de la rue Grande, ainsi nommée car artère principale du bourg. Au Grand carrefour convergent les voies en provenance de Rouen, Lisieux, Chartres et Paris. On y installe également le pilori, poteau où sont attachés publiquement les condamnés en signe d’infamie. Après l’édification du quartier municipal regroupant la tour de l’Horloge, les boulangeries et poissonneries et la “salle aux bourgeois”, les halles aux bouchers et boulangers y sont transférées en 1508.

La naissance du bourg Saint-Pierre

Officiers du roi (bailli, procureur, avocat et vicomte), ecclésiastiques (doyen et chanoines de la Cathédrale) et bourgeois (artisans et commerçants habitant le bourg) organisent l’espace urbain. La ville est composée de deux grandes zones urbaines, chacune protégée par un rempart : la cité, centre du pouvoir royal et ecclésiastique et le bourg Saint Pierre, centre économique. La paroisse Saint Pierre devient rapidement la plus peuplée et animée de la ville. A l’extérieur des deux enceintes se développent les faubourgs, espaces ouverts constitués par les ateliers des artisans, les abbayes et les couvents.

Evreux, ville forte

A proximité de l’actuelle place Sepmanville se rejoignent le rempart gallo-romain (ou castrum), édifié à la fin du IIIème siècle ap. J.-C. et qui entoure la Cité, et l’enceinte médiévale, construite à la fin du XIIème siècle, destinée à protéger le bourg commerçant et paroisse Saint-Pierre, organisé autour de son église. Le développement de ce bourg, au nord de la cité antique, résulte de la proximité avec le bras septentrional de l’Iton. La fortification médiévale rejoint le castrum gallo-romain en deux points : à l’ouest, par une jonction toujours visible au niveau du cours de la rivière en face de la terrasse du MataHari, et à l’est, au niveau de la « grosse tour du châtel » (à gauche de l’actuel Hôtel de ville), située à l’angle nord-est du castrum.

Procureurs, échevins et gouverneurs

Afin d’administrer les affaires de la ville, les bourgeois d’Evreux élisent des représentants, nommés, en fonction des actes et de la période, procureurs, conseillers ou gouverneurs. Représentant le pouvoir exécutif, ces élus sont assistés d’un conseil, composé de gouverneurs sortis de charges et de prétendants aux postes. Ils convoquent le premier lundi de chaque mois l’assemblée des habitants composée des « bourgeois, manants et habitants» de la ville. Afin de les seconder dans leur gestion municipale, les gouverneurs nomment des officiers permanents : tabellions (secrétaires), greffiers, capitaine (chargé de la sécurité de la ville), sergent, trompette, eschauguette (guetteur), horloger, crieur public… Leurs actes – principalement des mandats de paiements adressés au receveur des deniers (trésorier) – sont authentifiés par leurs seings (signatures) et leurs sceaux.

Une « bonne ville »

A la fin du Moyen Âge, la majorité des mandats de paiement rédigés par les procureurs conservés aux Archives municipales concerne l’entretien des fortifications (murailles, tours, ponts, ponts levis, corps de garde, etc), ce qui témoigne du caractère essentiel de cette dépense pour le corps municipal. En effet, dans le contexte de la Guerre de Cent ans, comme les armées royales ne peuvent assurer la défense de l’ensemble du royaume, les bourgeois organisent leur propre sécurité, en entretenant les fortifications, en achetant des armes et en versant des salaires aux gardes. Evreux devient une « bonne ville », comme en atteste une lettre adressée par Henri II en 1553 « A ses chers et bien aimez les eschevyns et gouverneurs de sa bonne ville d’Evreux», qualifiant ainsi une ville munie d’un système de défense et administrée par des représentants élus.

La ville aux cent ponts

Evreux est appelée la « ville aux cent ponts ». Ceux-ci jalonnent le cours de l’Iton, délimitent l’espace urbain et servent de points de repère dans la ville à une époque où les noms des rues ne sont pas fixés et où les maisons ne sont pas numérotées. Le bois utilisé à l’origine pour leur construction est progressivement remplacé au Moyen Âge par la pierre pour les ouvrages les plus importants. Les portes de l’enceinte médiévale possèdent toutes des ponts levis et des « planchettes », petites passerelles qui permettent de franchir la rivière sans manoeuvrer les lourds ponts levis.

Le rôle défensif des fortifications s’amenuisant à la fin de la période médiévale, les ponts levis sont progressivement immobilisés et remplis de pavés et de terre. C’est notamment le cas au XVIIe siècle des ponts levis de la Porte aux Febvres et de la Porte Peinte.

Portes et tours

L’aspect général de la ville à la fin du Moyen Âge est connu grâce à deux gravures du XVIIe siècle, l’urbanisme ébroïcien ayant peu évolué jusqu’à cette période : la vue de Christophe Tassin, géographe du roi, en 1634 et celle de Kaspar Mérian, extraite de l’ouvrage “Topographia Galliae”, paru en 1655. Six portes permettent l’accès à la ville intra-muros : les portes Notre Dame, du Château et Chartraine (ou de la geôle) ont été aménagées dans le rempart gallo-romain qui entoure la cité, et l’enceinte du bourg, érigée au XIIe-XIIIe siècle, comporte trois portes monumentales : la porte aux Febvres, la porte Saint-Pierre et la plus importante d’entre elles, la porte peinte. Enfin, les murailles comportent des tours, dont les plus importantes sont les tours Cubin, du Ravelin, Mauconseil, de la Taverne, de Crécosse et de l’Espringale.

Le château comtal

Des fouilles archéologiques au XVIIIe et XIXe siècle ont démontré l’existence, à l’angle nord-est de la cité, d’un castellum, camp militaire romain, entouré de fossés et de remparts. Puis, tout au long du Moyen Âge s’y élève un château, dont l’existence est attestée dès 1060, dans une charte concernant la fondation de l’abbaye de Saint Sauveur par Richard, comte d’Evreux. Selon la période, ce château dépend de l’autorité du roi de France, du roi d’Angleterre ou du Duc de Normandie. A l’angle ouest se trouve un donjon, nommé “grosse tour du chastel”. En 1462, Louis XI fait reconstruire l’édifice, dont aucune vue ni description n’est conservée. Ce bâtiment est abattu en 1662 par les ducs de Bouillon, qui le remplacent par une construction de style classique, conforme au goût du jour

Le grand bassin

Bien qu’il semble que le cours de la rivière soit plus important au Moyen Âge, il est probable qu’il ne l’était pas suffisamment pour permettre à des bateaux de transporter des marchandises jusqu’aux portes de la ville. Dans le périmètre de la basse cour du château est aménagé un grand bassin, à l’élargissement de la rivière formée par la rencontre entre la rivière du château et le ruisseau de l’Espringale. Sur le plan terrier de 1737, l’Iton est nommé à cet endroit « bassin du château » puis « bassin du moulin ». Cette étendue d’eau a probablement été aménagée afin d’alimenter le moulin du Roy.

La Porte peinte

Le plus ancien document conservé au sujet de la Porte Peinte date de 1398. Les archives se rapportant à celle-ci sont très nombreuses, attestant de son importance dans le dispositif des remparts. La Porte peinte se compose de deux tours couvertes par une toiture, d’une herse, d’un pont levis et de sa planchette et d’une barbacane, construction avancée servant à protéger l’accès à la porte. La barbacane abrite un corps de garde.

Sur certains documents, il est fait mention du “boullevart” Saint Pierre ou de la porte peinte, désignant un ouvrage maçonné ajouté en amont d’une fortification et destiné à porter de l’artillerie. Protégeant l’accès à la place du marché, elle est la seule voie d’accès au bourg vers l’est de la ville, donc fortement défendue. N’ayant plus d’utilité, les remparts sont progressivement démantelés au XVIIIème siècle : la porte peinte est rasée par la Municipalité en 1767.

Evreux, Renaissance de la place Sepmanville

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