Portrait de Sylvain Malezieux

Rencontre avec Sylvain Malézieux, professeur de saxophone au Conservatoire d’Évreux depuis plus de 20 ans.

Comment avez-vous découvert le saxophone ?

Mon parrain jouait dans une Harmonie. Il m’a donné envie de me lancer. Je me suis inscrit au conservatoire de Lyon. Au départ, je ne pensais pas du tout devenir musicien professionnel, mais je me suis pris au jeu, et au fil de ma progression, vers l’âge de 17 ans, j’ai décidé d’en faire ma profession.

Que représente pour vous l’enseignement musical ?

J’ai toujours eu un vif intérêt pour la transmission. Je pense que l’enseignement est une des missions des musiciens. Il s’agit également d’une vraie respiration dans la pratique artistique. La musique est une discipline exigeante, mais on est très vite récompensé, si l’on s’investit avec régularité.

Vous accordez aussi beaucoup d’importance aux concerts ?

Oui bien sûr, depuis 1993, j’ai eu le bonheur avec le quatuor Habanera de jouer dans le monde entier et de donner plus de 600 concerts. J’ai donc toujours à cœur de trouver un équilibre entre l’enseignement et les concerts. En ce qui me concerne, l’un ne va pas sans l’autre. Au Conservatoire, les élèves découvrent dans un premier temps l’instrument, mais c’est très important également de leur faire découvrir aussi la magie des concerts. Depuis quelques années, le Conservatoire d’Évreux Portes de Normandie organise une vraie programmation de concerts hors les murs. C’est ce qui donne du sens à la musique, on le voit d’ailleurs dans le regard des élèves.

Y-a-t-il des saxophonistes qui vous ont influencé ?

J’adore la musique de chambre, mes influences sont donc assez vaste. Je citerai plus volontiers des compositeurs comme Ravel et Debussy, Ligeti. Côté jazz j’aime beaucoup John Coltrane, Paul Desmond et parmi les saxophonistes contemporains, Brandford Marsalis.

Le Conservatoire a beaucoup évolué dans sa façon d’enseigner, pouvez-vous nous en parler ?

Au-delà de la maîtrise du solfège, nous accordons aujourd’hui beaucoup d’importance au travail de l’oreille. Le Conservatoire accueille tous types d’élèves, pour leur proposer de très nombreuses pratiques musicales différentes, du big band jusqu’à la musique de chambre. Nous avons également la chance d’avoir un département jazz et musiques actuelles composé de divers ateliers.

Votre manière d’aborder l’enseignement du saxophone a-t-elle changé au fil des années ?

Je garde bien sûr la même rigueur tout en améliorant ma façon d’enseigner. J’ai d’ailleurs écrit une méthode particulière pendant la crise du Covid. J’attache également beaucoup d’importance au fait de proposer aux élèves des morceaux qui leur chatouillent les oreilles ! Je pense notamment aux films d’animation japonais. C’est beaucoup facile de travailler un titre que l’on a écouté de nombreuses fois.

 Aujourd’hui, l’intérêt des jeunes pour la pratique de la musique ne semble plus être une évidence, qu’en pensez-vous ?

Effectivement, certaines structures enregistrent un certain déficit d’élèves, mais le Conservatoire d’Évreux bénéficie d’une belle attractivité pour les raisons évoquées précédemment. Nous proposons également un parcours découverte dès l’âge de 5 ans. Nous pouvons même accompagner les élèves jusqu’à la professionnalisation. Je suis persuadé qu’il y aura toujours un public pour l’étude et la pratique de la musique.

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